autre petites formes...

Ivann Cruz, Lionel Raepsaet, Pierre Crétel, et Vincent Guérin dans Impasse. Photo : Claude Saint-Pol.

Photo : Claude Saint-Pol

… par la lumière comme vacillante…


Cette pièce est une commande de l’Ensemble Reflex s’insérant dans le spectacle collectif : Composer avec la magie, sorte de récital de théâtre musical autour des 50 dessins pour assassiner la magie d’Antonin Artaud. La lecture de cette œuvre troublante m’a profondément marqué par sa force et sa recherche intérieure et j'ai souhaité reproduire la sensation première de ses dessins à travers mon écriture musicale. À cette fin, je suis rentré à l’intérieur de ces pages pour les transcrire, les reconstruire, les vivre et en extirper un matériau textuel filtré, comme si la parole de l’auteur venait d’un vieux haut-parleur. Le choix d’un duo violon, clarinette basse correspondait au projet pour la complémentarité de ces deux instruments et la volonté de les fondre au-delà de leur opposition. Je dis duo, c'est un quatuor en fait, puisque se rajoute deux manipulateurs de lampes torches : la pièce se déroule dans une quasi-obscurité grâce au mouvement de la lumière contrepointée avec l'écriture musicale. Appeler et chercher au milieu de l’obscurité quelque chose d’impalpable, d’introuvable, les pages d’Artaud appelant le réel basculent dans le surréel. De même, le théâtre musical me permet de proposer une poésie de la scène qui par la lumière comme vacillante de ces dessins questionne la perception. Cette pièce à été créée par l’ensemble Reflex en Avril 2008 à L’atelier du plateau à Paris.

Durée 6’



Impasse



Dispositif : Quatre hommes autour d’une table jouent aux cartes. Une caméra au-dessus reprend le cadre de la table. Le résultat est projeté derrière eux sur un écran. La partie de carte est une fois de plus l’occasion d’explorer les moments partagés entre eux à travers son évolution. Les joueurs annoncent puis jouent. Le tout, trois fois de suite. Mais, à chaque partie, le jeu "déraille" à cause de l'organisation musicale dont il est issu. Je m'explique: pour élaborer cette pièce, je me suis appliqué à écrire musicalement toutes les interventions (aussi bien vocale que gestuelle) des joueurs. Il en résultat un système rythmique giratoire étouffant qu'il fallait contrecarrer pendant le processus même de son écriture. Cela revient à tirer parti d'une construction stérile en la détournant. Tout comme au bridge, j'ai fait l'impasse dans cette phase du jeu qu'est la genèse de la pièce. Au final, on obtient une pièce qui met en relief l'impossibilité sociale qu'engendre un système. Encore une fois, le facteur humain est décisif: il enraye toujours sa machine!

Je voulais également recréer la poésie que je ressens dans le jeu de cartes: une sorte de ballet des cartes qui évolue dans une atmosphère à la fois pesante et animée. À cette fin, j'ai réduit la communication au vocabulaire des annonces toutes confondues (l'accent est quand même mis sur le Tarot, le Bridge et la Belote). Un jeu imaginaire se met alors en place et l'on ne sait plus vraiment pourquoi on joue mais on joue, quoi qu'il arrive. La loi implacable du système souligne la fatalité du temps qui passe au sein de cette action du quotidien qu'est le jeu. Cette pièce fut créée à Lille le 15 février 2005 par la Compagnie L’indiscrète (avec Ivann Cruz, Pierre Crétel, Vincent Guérin et Lionel Raepsaet) Durée 10’.      


Désert

Désert est une pièce pour une récitante, un instrumentiste et un halogène. Cette petite forme (un peu plus de 6’) est conçue pour être jouée en café-théâtre ou en théâtre d’appartement. C’est un moment poétique simple et profond. Cette pièce à été créé au Zem théâtre à Lille en Mai 2004 par la Compagnie L’indiscrète (avec Marie Pavlus et Lionel Raepsaet/Aurélien Dumont).


A bout de souffle

A bout de souffle est une petite pièce pour un comédien jouant du mélodica. Argument : le comédien cours jusqu'à épuisement autour d’un petit public disposé de manière centripète. Durée 5’.


Sur la corde raide

Petite pièce de théâtre instrumental pour un/une contrebassiste distrait… Durée 5’

Pièce dédicacée à Valérie Batteau et créé à Lille par Pierre Crétel.

 

Photos : Claude St-pol